Les reventes de copropriétés se sont accélérés depuis quelques années ce qui a favorisé la croissance des prix. En 2019, 15 866 copropriétés ont été acquises sur l’île de Montréal selon les données colligées par JLR, société d’Equifax, à partir du Registre foncier du Québec. De ce nombre, près de 11 500 étaient des reventes, les autres étant de nouvelles unités sur le marché. Les reventes sont 6% plus nombreuses qu’en 2018. Seules les reventes sont considérées dans l’analyse qui suit, les propriétés neuves sont exclues.

La forte demande a fait augmenter le nombre de transactions de telle sorte qu’une diminution des unités disponibles s’est observée sur le marché ; une conjoncture qui a mené à une croissance des prix.

Le prix médian au pied carré des copropriétés revendues dans l’agglomération de Montréal a grimpé de 8% pour atteindre 381$. Par rapport à 2016, la hausse du prix médian au pied carré atteint 20%.


Évolution du prix médian au pied carré – île de Montréal

Prix par secteur

Plus on s’approche du centre-ville, plus le prix au pied carré tend à être élevé, car la demande y est forte et le territoire limité.

Une croissance exceptionnelle de 15% du prix au pi2 à Sud-Ouest a permis à celui-ci d’atteindre le sommet du classement des villes ou arrondissements de l’île les plus chers avec un prix de 539$/pi2 en 2019. La popularité du secteur et le jeune âge de plusieurs copropriétés sont deux raisons favorisant des prix élevés dans ce secteur. Ces facteurs ont donc aidé à propulser le Sud-Ouest en haut du classement.

Westmount, anciennement au sommet, passe ainsi au 2e rang avec un prix de 515 $/pi2. Malgré tout, le prix total demeure plus élevé à Westmount, car les copropriétés qui s’y trouvent sont en moyenne beaucoup plus grande que celles situées à Sud-Ouest. Ville-Marie et Mont-Royal complètent le quatuor des secteurs affichant des prix de plus de 500$ le pi2.

À l’opposé, Rivière-des-Prairies/Pointe-aux-Trembles continue de situer en queue de peloton avec un prix au pi2 des copropriétés de 192$. Cela en fait l’arrondissement le plus abordable et le seul avec un prix inférieur à 200$/pi2. L’écart entre cet arrondissement et les autres secteurs s’est accru au cours des dernières années puisque le prix au pi2 a crû de seulement 1% entre 2014 et 2019 sur ce territoire alors que le gain médian a été de 25% pour la même période dans l’ensemble de l’île. Les autres plus faibles gains sur 5 ans ont été notés à Montréal-Nord (+4%) et à Anjou (+6%). Ces deux arrondissements font d’ailleurs partie des quatre territoires les moins chers de l’île selon notre classement. En bref, l’écart entre les quartiers moins chers et les secteurs les plus coûteux de l’île s’est généralement agrandi dans les dernières années.


À surveiller

Après une excellente année 2019 en termes de croissances de prix, l’année 2020 commençait également en force et la pression sur les prix était forte avec des ventes nombreuses et une quantité d’unités disponibles sur le marché toujours plus restreint. La situation a toutefois changé rapidement avec l’arrivée de la pandémie.

Les acheteurs comme les vendeurs se font maintenant peu nombreux. Du côté de l’offre, peu de vendeurs potentiels affichent leur propriété sur le marché afin d’éviter les visites et plusieurs nouveaux projets seront livrés plus tard que prévu étant donnée les retards sur les chantiers causés par les fermetures de ceux-ci.

En ce qui concerne la demande de copropriété, les incertitudes économiques et les pertes d’emplois ont pu écarter plusieurs acquéreurs potentiels. Néanmoins, à court terme, quelques acheteurs motivés pourraient toujours être présents s’ils doivent, par exemple, trouver un logement avant le 1er juillet.

D’ailleurs, depuis le 20 avril 2020, le Gouvernement autorise, sous certaines conditions, les visites de logements pour les transactions immobilières prioritaires afin de permettre aux ménages de se reloger avant le 31 juillet. Néanmoins, le marché continuera de tourner au ralenti et le nombre de ventes va chuter. Cela pourrait toutefois prendre quelque temps avant de s’observer dans les transactions publiées au Registre foncier, car plusieurs promesses d’achat sont signées des semaines voir des mois avant la prise de possession.

L’impact sur les prix, quant à lui, pourrait être plus tardif, car ceux-ci s’ajustent moins rapidement aux variations de l’offre et de la demande. La trajectoire dépendra également de la capacité à l’économie de reprendre tout en maintenant un niveau de contagion de la Covid-19 faible.

Article : Les affaires Source JlR- Fontaine

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